ACOMUITA femme bribri cacao

Le cacao au Costa Rica : Une histoire de femme !

Au Costa Rica, l’histoire du Cacao a toujours été intimement lié à l’histoire des peuples amérindiens. Bien avant la colonisation espagnole (et encore après !), certaines régions comme celle de Talamanca cultivaient et faisaient fermenter les graines de cacao pour des raisons alimentaires, commerciales et religieuses.

C’est dans cette même région de Talamanca qu’est née l’association ACOMUITA : l’association des femmes Bribri de Talamanca. Née en 1991, cette association a été créée après un important séisme : l’objectif initial étant d’aider les femmes de différents villages touchés par le séismes de faire face à la catastrophe.

Zoom sur le terme : Bribri
Le peuple bribri est une ethnie que l’on retrouve au Costa Rica. Il s’agit des descendants des peuples autochtones de la région. Ils vivent aujourd’hui en majorité dans la réserve de Talamanca et dans la province de Puntarenas.

Développement d’ACOMUITA autour du cacao au Costa Rica

ACOMUITA femme bribri et cacao Costa Rica

L’association ACOMUITA : une importance cruciale pour le développement des femmes indigènes

 

D’après le site d’ACOMUITA, l’association possède aujourd’hui 6 objectifs fondamentaux :

    1. La promotion de l’autonomie des femmes indigènes et le respect de leurs décisions en ce qui concerne le Territoire.
    2. La promotion de l’éducation des femmes indigènes, dans le but de permettre une meilleure insertion pour tout ce qui concerne les questions sociales, politiques et économiques de leur peuple.
    3. L’entretien des valeurs culturelles et la promotion de l’identité indigène.
    4. Le renforcement des organisations mises en place par les femmes indigènes en ce qui concerne la gestion, l’administration des différentes politiques.
    5. Donner aux femmes indigènes les moyens pour assurer les différents projets qu’elles souhaitent mettre en place.
    6. Faciliter l’accès à l’information et notamment à propos des instruments légaux visant la protection juridique des femmes au Costa Rica

 

Aujourd’hui, une association comme ACOMUITA est vue comme essentielle pour la région puisque près de 80% des producteurs de cacao à Talamanca sont justement des femmes indigènes. Grâce à ce regroupement, elles sont notamment parvenues à se faire entendre au sein de leurs villages et sont de plus en plus présentes dans les espaces de décisions. En leur permettant l’autonomie financière, ces femmes ont pu obtenir de nouveaux rôles et s’assurer, grâce au cacao, une place plus importante dans la communauté Bribri.

L’association ACOMUITA fournit aujourd’hui en cacao des chefs reconnus mondialement et des chocolatiers d’exception. Pour aller plus loin encore, ces femmes sont aujourd’hui propriétaires de leur propre marque Tsirushka « femmes de chocolat » depuis 2003. Cela signifie qu’ACOMUITA gère désormais toute la production, depuis la récolte des fèves de cacao, jusqu’à la vente des produits.

Les revendications d’ACOMUITA

Image femme bribri du costa rica activité cacao

Une agriculture saine et biologique autour de revendications sociales et politiques

Plus qu’un regroupement dont le but est de favoriser la production d’un cacao biologique, ACOMUITA existe pour pouvoir donner une voix à toutes les femmes indigènes et cela grâce à la richesse qu’est la culture du cacao au Costa Rica. Elles revendiquent le droit à la parole lors des réunions politiques de leur peuple. Elles peuvent désormais participer à de nombreuses discussions, que ce soit au sujet de la conservation des parcs nationaux ou au sujet de loi comme la paternité.

En plus de cela, les femmes Bribri faisant partie du réseau ACOMUITA ont participé à des mouvements de résistances face au Ministère de l’Agriculture, critiquant le machisme d’Etat et le danger lié à l’activité minière sur les terres agricoles.

A retenir :

Le cacao n’est donc pas qu’une affaire de cuisine : il a permis l’émancipation et la légitimité des femmes indigènes au Costa Rica. La production de ce cacao biologique par les femmes permet à la fois de protéger l’environnement et le savoir-faire des anciens peuples, tout en affirmant l’autonomie des femmes indigènes.

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